Le 5e règne – M. Chattam

Bonsoir!

J’ai terminé la lecture de mon premier Chattam. Il y a un moment qu’il traînait dans ma bibliothèque, depuis que certaines amies sur un forum (qui n’a rien à voir avec la littérature) m’ont dit que je devais absolument découvrir cet auteur. Alors, voilà qui est fait!

Le 5e règne par Maxim Chattam
Éditions Pocket, 2006 (1re édition 2003)
526 pages, 13$ / 7 euros

4e de couverture:
«Ils auraient dû se méfier.
Respecter le couvre-feu instauré depuis le meurtre du jeune Tommy Harper, retrouvé étranglé près de la voie ferrée.
Reposer ce vieux grimoire poussiéreux tant qu’il était encore temps.
Et surtout… ne pas en tourner les pages.
À présent, Sean le rêveur et sa bande vont devoir affronter le Mal absolu : à Edgecombe, petite ville tranquille de Nouvelle-Angleterre, les éléments se déchaînent, de nouveaux adolescents disparaissent et de mystérieux hommes au charisme effrayant font leur apparition…
Et si ce livre maudit détenait la clé du plus effroyable mystère de l’humanité ?  »

Mon avis

Une préface de l’auteur avertit bien le lecteur : il s’agit d’un premier roman, avec tout ce que cela comporte. En fait, bien que certains éléments nous indiquent que, effectivement, il s’agit d’un premier ouvrage, l’histoire est suffisamment bien ficelée pour faire oublier ces aspects.

Le style

Malgré quelques phrases syntaxiquement faibles, le style demeure intéressant. La narration permet au lecteur de suivre réellement tous les personnages, que ce soit les ados, les policiers, le meurtrier… Bref, aucun des éléments nécessaires à la compréhension n’est oublié. Le lecteur connaît tant les péripéties que l’ambiance telle que vécue par les habitants de la petite vile américaine. Parfois, les évènements sont même présentés de façon simultanée, passant d’un personnage ou groupe à un autre, pour que le lecteur ne manque rien de l’action.

Dans un même ordre d’idées, un chapitre près de la fin m’a légèrement déçue, justement parce que, à ce moment, on ne sait pas tout en direct, comme on est habitué depuis les premières pages. Un membre de la bande d’adolescents quitte la ville et, lorsqu’il revient, on ne sait pas tout de ce qui s’est passé entre son départ et son retour. On l’apprend, dans les dernières pages, lorsque, après tous les évènements vécus, les jeunes se retrouvent et qu’il leur raconte.

Les personnages

Les membres de la bande d’ados sont très différents les uns des autres, on voit rapidement que certains ne pourraient pas rapidement se lier d’amitié dans la vie réelle. Ici, ce sont les évènements qui ont fait que ces ados se sont retrouvés et que la bande s’est formée, ce qui représente un avantage dans le réalisme de ce roman. Par ailleurs, les différences entre chacun font qu’on apprécie de suivre leurs aventures et voir leur amitié et leur tempérament évoluer alors qu’ils passent de simples ados à jeunes adultes.

Cependant, le vocabulaire et les expressions utilisés par les personnages ne semblent pas très représentatifs.   Bien qu’ils proviennent de milieux différents et qu’ils aient des personnalités variées, leur façon de s’exprimer est très proche et ne varie pas suffisamment d’un personnage à l’autre. Par ailleurs, si on se fie à se roman, il semble que les ados américains parlent drôlement mieux que les adolescents québécois et ont un meilleur vocabulaire… Je doute! 😉

L’histoire

Dans l’ensemble, l’histoire est bien structurée, riche en rebondissements, principalement dans la 3e partie du roman, après que les jeunes en aient appris davantage sur ce grimoire qu’ils ont découvert. En fait, le questionnement commence dès le début, lorsque le lecteur est amené à se demander quel lien peut exister entre le fameux grimoire et le meurtrier qui a tué le jeune Tommy Harper. Je dois tout de même avouer que j’ai eu du mal à embarquer au début (mais, bon, je crois que c’est davantage la faute de la grippe que de l’auteur!). J’ai tout de même été tenue en haleine tout au long de ma lecture, voulant réellement savoir ce qui arriverait à cette gang d’ados. Par contre, je dois dire que le dénouement n’est pas prévisible, mais rien n’est très très surprenant non plus dans ce récit.

 En bref

C’est le premier ouvrage de Chattam et c’est d’ailleurs le premier que je lis. Je me laisserai certainement tenter par un autre. Par contre, Chattam nous le dit lui-même, dans sa préface, il s’agit d’un roman différent de ceux qui ont suivi.

Extrait

Je vous laisse sur un extrait qui, à mon avis, représente bien le style de ce thriller fantastique en ce qui concerne la présentation des évènements.

«A vingt heures, ce soir-là, la population d’Edgecombe s’était calfeutrée dans ses domiciles bien chauds. On terminait de dîner, on regardait la télé ou l’on couchait les enfants, certains couples entamaient leur dispute du soir alors que d’autres commençaient à s’embrasser langoureusement.

À vingt heures, ce soir-là, le shérif Hannibal se posait devant la télé avec son plateau-repas Il espérait oublier sa déception de jour […]
 

À vingt heures, ce soir-là, une ombre se propageait entre les arbres en regardant les lumières des maisons . Elle s’imaginait au chaud dans une famille, et envia ces gens normaux qui forment le monde. Elle exhiba des dents jaunes en souriant et en évoquant les plaisirs très particuliers auxquels elle pourrait se livrer si elle aussi était dans une famille ce soir …

À vingt heures, ce soir-là, six adolescents se retrouvèrent sous la masse sinistre du château d’eau.»

(p. 404)

À bientôt,
Sunflo

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