C’est pas moi, je le jure – B. Hébert

Bonjour!

Je peux difficilement résister à une vente « 3 pour le prix de 2 » lorsqu’il est question de livres. Alors, voilà pourquoi C’est pas moi, je le jure de Bruno Hébert s’est retrouvé, il y a quelques mois, dans ma bibliothèque.

C’est pas moi, je le jure! de Bruno Hébert
Éditions Boréal (Compact), 2000
196 pages, 13$ (Québec)

Résumé:

« […] ils étaient si jeunes, ils avaient toute la vie devant eux pour recoller les morceaux […] » Mais, l’été de ses 10 ans, la vie de Léon Doré chavire. Déboussolé par la séparation de ses parents, il sera sauvé par l’amour fou qu’il éprouve pour une petite fille de son âge, Clarence. Rebelle et fragile, le petit garçon suit aveuglément les rafales du « vent du diable », bouclier qui lui permet de survivre à la dislocation de sa famille. Et ce vent du diable lui souffle des choses bien insolites…

Mon avis:

J’avais déjà vu, en partie, le film qui est adapté de ce roman et de sa suite. Par contre, cela fait suffisamment longtemps pour que je m’abstienne aujourd’hui de vous présenter un parallèle entre les deux. Ce que je peux par contre mentionner, pour ceux qui l’ont vu, c’est que, les pensées étant un élément important du récit, on comprend davantage les motivations du garçon dans certaines situations.

En 1968, Léon a 10 ans et sa mère quitte sa famille pour aller en Grèce alors qu’il doit se contenter de rester au Québec. Passant donc ses vacances estivales chez lui, il décide de s’approprier une maison du voisinage, à l’insu de tous sauf Clarence, une jeune fille de son âge qui l’aidera dans ses mauvais coups.

Ici, on voyage dans les pensées troubles de Léon, le narrateur, qui nous entraine à la limite entre le réel et l’imaginaire sans qu’on puisse toujours savoir de quel côté de la frontière on se trouve. Il nous entraîne dans un non-sens qu’on ne peut s’empêcher de questionner. Ce roman a un côté humoristique et légèrement philosophique.

Le style demeure généralement simple, comme si c’était réellement un jeune de 10 ans qui nous parlait, avec des pensées montrant la naïveté et l’innocence de l’enfance. Par contre, bien qu’on y trouve l’esprit d’un enfant plusieurs réflexions nous semblent plus adultes, mais cadrent bien dans le contexte que veut ancrer le romancier.

Cette lecture m’a donné envie de lire la suite, Alice court après René.

Extrait :

Je vous laisse sur cet extrait qui, selon moi, permet de bien représenter le roman.

« Malgré mon jeune âge, j’étais conscient qu’il y avait en moi quelqu’un qui n’était jamais malade, jamais fatigué, qui ne commettait jamais le mal. Toutes les vérités, tout l’amour du monde, toutes les vies depuis la fourmi minuscule jusqu’à la grande baleine à bosse résidaient dans cet être intérieur. C’était la demeure de la beauté, de la justice, la voix de la raison et de mon effervescence spirituelle, la paix aussi, la paix qui surpasse toute connaissance. C’était dans la petite maison cachée de mon cœur que brillait une étoile dont la lumière n’a jamais été vue sur terre ni sur mer. Dans un coin du salon de cette maison, déposée sur une chaise berceuse, il y avait la cape magique du super-héros : il suffisait de la mettre sur ses épaules pour devenir invincible. Je savais tout cela. Et pourtant, je n’avais qu’à regarder Clarence du coin de l’œil pour savoir qu’elle pouvait, sans même lever le petit doigt, prendre mon cœur, le sortir de moi et l’enterrer au fond d’un jardin oublié. Ses paroles avaient la puissance d’une Kalachnikov, un mot pouvait faire un trou béant dans mon ventre. Il fallait que je sois complètement fou pour lui avoir laissé prendre autant de pouvoir sur moi. Je ne savais pas faire marche arrière, il y avait sûrement un levier quelque part, une manette qui renverse la vapeur, mais où ? C’était la grande question. En attendant, derrière cette lumière flamboyante de mon cœur, la peur n’en continuait pas moins de briller dans l’obscur. L’inquiétude tue les enfants, faut le savoir.» (p.148)

Vous pouvez découvrir le chapitre 1 sur le site de l’éditeur.

À bientôt,
Sunflo

4 réflexions sur “C’est pas moi, je le jure – B. Hébert

    • Non, je ne l’ai toujours pas lu, mais c’est encore dans mes projets. J’essaie de diminuer un peu ma PàL avant de me lancer dans de nouveaux achats.
      Merci de ta visite 🙂

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